Départ de Dhulikel pour Bardibas avant de rejoindre la Mahendra Hwy. Sur la carte, cette traversée s’annonçait agréable en suivant deux cours d’eau en descente, entrecoupée par un col sur une -prétendue- nouvelle route. Annoncée comme ouverte et en bon état par plusieurs personnes à Katmandou et à Dhulikel je me lance tranquillement au petit matin.

La première journée est idéale, sur une route bien roulante descendant les 50km prévus pour aujourd’hui et qui se font avec facilité. Vers 14h00 je trouve le long du fleuve un grand espace idéal pour planter la tente. Je me mets à l’ombre pour attendre un peu avant de m’installer. Puis 3 enfants en claquettes descendent d’un petit chemin et commencent à jouer au football. Je me joins à eux. À partir de maintenant l’anglais ne se limite qu’à quelques mots, car pour jouer au football, la communication passe par d’autres moyens.

Après avoir joué plus de 3 heures, bu 1,5 litre pour ma part (0 pour les enfants!), la grand-mère d’un des enfants passe par là. L’un des enfants me propose : « come my house » ! C’est ainsi que je mangerai et passerai la nuit dans cette famille fermière, pauvre, mais d’un accueil des plus chaleureux. Au menu du jour, riz et poisson fraichement pêché dans la rivière en contre bas. C’est exactement ce que j’attendais lors de ce voyage : de belles rencontres ne passant pas uniquement par le langage.

Pour ce tour du monde, je savais que j’aurai droit à mon lot de galère! Ca commence 300m après un « milk tea » et avoir quitté la famille de ma nuit précédente. La nouvelle route est coupée! Il me faut passer par les anciennes pistes. J’attaque donc la montée en poussant Tao et mes 30 kg de bagage en pensant qu’il ne s’agit que d’un passage. Je demande au motard que je croise comment est la route après : « Ça va mieux ». J’apprendrais au cours de ce trajet que les Népalais ne connaissent que les 10 km suivants et qu’ils sont toujours meilleurs que là où je suis. Une fois arrivé en haut, la descente avec ses ornières est tout aussi compliquée à gérer avec Tao. Je finis par retrouver la route pensant que c’est pour de bon, mais que nenni, 5 km plus loin et après le début d’une petite ascension,il faut de nouveau que je pousse Tao sur une piste poussiéreuse où je croise principalement des camions de chantier, quelques bus et 4×4. Je finis par demander aux pick-up si il est possible de prendre le vélo et de m’amener au col (que je croyais être le dernier), mais ils refusent. Je comprends que ce sont des voitures de chantier et ils ne peuvent emporter que le matériel et les employés du chantier par mesure de sécurité. Heureusement pour moi, un pick-up accepte finalement de me prendre et me fait passer les 2 cols suivant avant de me déposer dans un village où il me reste un dernier col à franchir avant de retrouver cette fois la bonne route de manière définitive… Au bord du fleuve, je trouve un endroit où planter la tente.

Je n’aurai fait ce jour-là que 25km en poussant le vélo principalement et environ une dizaine de km en pick-up. La route est belle et bien ouverte vu que certains motards et bus passent. Mais la nouvelle route ne sera terminée que dans 2 ans et j’ai en réalité emprunté la voie d’accès pour les camions de chantier qui devait être une piste desservant les différents villages en hauteur!

Dernière journée avant d’atteindre Bardibas. Je dois affronter les 20 km d’ascension en plein cagnard  (plus de 40°C) cette fois sur une route asphaltée de bonne qualité, mais avec peu de zones d’ombres. Je finis la journée peu avant Bardibas dans une zone ou j’ai trouvé une place pour installer ma tente.

Ce n’est pas encore l’hiver, à 19h il fait encore 30°C avec un air saturé en eau qui déclenche des orages quasiment toutes les nuits. Il faut donc arriver a s’endormir sans le double toit et quand les premières gouttes arrivent dans la nuit, se lever pour mettre le double toit afin de terminer la nuit au sec.

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